Le stress existe depuis la nuit des temps. Il est indissociable de la vie. A l'origine, il correspond à un mécanisme de défense de notre organisme destiné à lutter contre les agressions et à affronter les situations nouvelles...
Nos ancêtres Homo sapiens pour qui le danger était avant tout une menace vitale (animaux, ennemis, climat…) s’adaptaient à leur environnement et survivaient grâce à lui. En effet, pour eux, la phase d’alarme que nous appelons stress leur permettaient de se préparer à la fuite ou au combat afin d’éviter un danger ou une menace.
Cet ensemble de réactions consécutives à la perception d'un danger est interprété comme un héritage de nos aïeux. Mais les temps ont changé… Aujourd'hui, nous ne sommes plus menacés par des animaux sauvages mais par des piles de dossiers qui s’accumulent sur notre bureau, la course à la performance, les nouvelles technologies, les tracas quotidiens ou un compte bancaire dans le rouge… Pourtant, notre organisme, lui, n'a pas modifié sa façon de réagir. Le système de réponse au stress ne sait pas qu’il est au XXI eme siècle. Il pense qu’il est toujours en train de vous préparer à chasser le mammouth, comme au temps de la préhistoire. Il ne sait probablement pas la différence entre un mammouth et le fait d’être pris dans un embouteillage alors que vous êtes déjà en retard. Dans les deux cas, il sécrète toujours les mêmes hormones de stress qui ont les mêmes répercussions sur votre corps et votre cerveau.
Face aux demandes de la vie quotidienne d’aujourd’hui, la réponse au stress, activée de manière répétitive ou chronique, devient délétère. Nos réactions au stress sont surdimensionnées, nos systèmes d’adaptation sont en sur-régimes, notre seuil de tolérance est largement dépassé, notre organisme ne peut plus suivre.
Et voilà que ce stress, pourtant vital et bénéfique, mais dont les réponses aujourd’hui sont souvent inadaptées, nous épuise et finit par nous rendre malade.
Le stress ami de l’homme des cavernes est devenu l'ennemi numéro un de l'homme moderne.
Le stress intervient dans 90 % des troubles et des maladies (maladies cardio-vasculaires, hypertension artérielle, diabète de type 2, obésité, infertilité, certains cancers, etc), soit comme facteur déclenchant, soit comme facteur aggravant.
Les répercutions du stress sont de plus en plus clairement identifiées, seulement les moyens pour en combattre les effets ne sont pas toujours des plus appropriés.
Il est donc important d’apprendre à le gérer et d’être acteur de sa santé. Ainsi, il existe de nombreux outils naturels et le recours aux anti-dépresseurs n’est pas systématique.
Pour gérer efficacement son stress, deux étapes préalables s’imposent :
- Reconnaître les signaux envoyés par l’organisme
- Identifier les agents stressants qui les provoquent.
On pourra ensuite tenter de désamorcer la situation avant qu’elle ne devienne problématique.
Les signaux : mes réactions au stress
Chacun d’entre nous réagit différemment lorsqu’il est confronté à une situation nouvelle ou demandante. On peut classer les signes de stress en quatre grandes catégories :
- les réactions physiologiques,
- cognitives,
- émotionnelles
- et comportementales.
Les réactions physiologiques
Les réactions du corps sont les plus faciles à reconnaître. Elles nous préparaient autrefois à combattre ou à fuir : le rythme cardiaque et la respiration s’accélèrent, la pression sanguine augmente et les muscles se tendent.
Les réactions cognitives
Le stress affecte également notre façon de penser. Lorsqu’elles sont confrontées à des obstacles, certaines personnes ont tendance à en surévaluer la difficulté. Elles se sentent rapidement envahies par les pensées négatives et prévoient facilement le pire.
Ce stress peut causer des troubles de mémoire, empêcher la concentration, rendre la prise de décision plus difficile et causer l’insomnie. Pas vraiment ce dont on a besoin.
Les réactions émotionnelles
Le stress peut être la source de nombreuses émotions. Certaines apparaissent subitement : surprise, colère, peur. Elles peuvent être difficiles à contrôler.
D’autres, comme l’irritabilité et l’impatience peuvent s’installer progressivement. Elles sont parfois le signe d’une longue accumulation de petits tracas et de frustrations qui peuvent sévèrement affecter la qualité de vie. Pour certaines personnes, une exposition prolongée au stress peut même conduire à la dépression.
Les réactions comportementales
Le stress peut nous amener à modifier nos habitudes de vie. Par exemple, certaines personnes perdent l’appétit alors que d’autres ne peuvent s’empêcher de grignoter.
Les réactions comportementales au stress peuvent avoir des conséquences sur notre santé et celle des autres. C’est le cas par exemple lorsque l’on augmente sa consommation de cigarette ou d’alcool « pour se relaxer ». Heureusement, il existe de meilleures façons de se détendre et de résoudre ses problèmes à long terme.
Vous vous êtes probablement reconnu dans quelques-unes de ces réponses au stress. Ces réactions familières vous fournissent des indications sur votre sensibilité aux agents stressants.
Les sources : mes agents stressants
Ne nous le cachons pas, les sources de stress peuvent être nombreuses dans le quotidien.
Tentez de porter attention aux moments où apparaissent les premiers signes de vos réactions de stress.
Qu’êtes-vous en train de faire ? de penser ? Avec qui interagissez-vous ?
Cela vous aidera à reconnaître les agents stressants dans votre environnement.
Avez-vous remarqué comment un bruit ou une tasse de café de trop peuvent devenir des irritants majeurs lorsqu’on se sent tendu ? C’est que la présence d’agents stressants dans notre vie courante a cette particularité de multiplier d’autant notre vulnérabilité au stress.
Trop de personnes laissent les petits tracas s’accumuler et voient leur qualité de vie se détériorer petit à petit.
Maintenant que vous avez une meilleure idée de vos réactions au stress et de leurs causes, nous verrons dans un deuxième article sur le blog des pistes d’action pour les gérer de façon efficace.
Pascale FAIVRE, sophrologue, naturopathe, formatrice IFSH et auteur de « Spleen ou stress » aux éditions Amyris.