La demande d’aide dans ce domaine est à la fois fréquente et complexe. Il est certain que nous avons un vrai rôle à jouer mais cela réclame une adaptation à des cadres thérapeutiques qui sont très différents d’une personne à l’autre. A cela s’ajoute le fait que nous ne devons pas interférer négativement avec les protocoles médicaux mis en place par ailleurs. Bien entendu il n’est pas question pour nous de les en détourner.
Lorsque le traitement est en cours ou qu’il va être initié, l’enjeu principal sera d’aider l’organisme à mieux y faire face. Si l’on maintient dans un état satisfaisant les intestins, les capacités de métabolisation hépatique, que l’on évite les neuropathies périphériques etc, tout cela va donner au traitement plus d’efficacité et améliore le quotidien de nos consultants.
L’important est aussi de faire en sorte qu’ils soient davantage acteurs de leur processus de guérison. Bien souvent, ils affrontent la maladie dans un cadre hospitalier avec l’impression d’être dépassés par la situation. Les conseils naturopathiques, outre leur efficacité, auront aussi pour but de donner un meilleur ancrage, d’impliquer davantage les consultants dans leur parcours de soin.
La diversité des situations nous oblige à faire du sur-mesure sur plusieurs axes simultanés :
- choisir le mode alimentaire le plus adapté
- clarifier pour les consultants certains points nutritionnels polémiques ; je pense notamment aux produits laitiers et au soja
- expliquer tout ce que permettent la phyto-aromathérapie et ce, avec des propriétés multifactorielles : quelle plante va pouvoir favoriser en même temps, l’apoptose cellulaire sans perturber évidemment le traitement de chimiothérapie, réduire l’anxiété - toujours présente en pareil cas-, soutenir le foie et l’immunité, réduire l’expression de facteurs tels que les NFkappaB ?
- comment choisir une phytothérapie en fonction du tropisme du cancer, selon qu’il touche le sein, la vessie, le thyroïde ou le colon ?
- comment contenir l’état inflammatoire ?
- Le mode de vie du consultant au sens le plus général peut permettre de repérer des éléments d’ordre épigénétique, qui ont donc la propriété de modifier l’expression des gênes sans modifier l’ADN.
- Rester vigilant sur la question de la compatibilité entre nos conseils et les traitements médicaux : le curcuma par exemple qui est une star des plantes anti cancer, n’est pas conseillé dans tous les cas de figure.
- il faut aussi éviter tout ce qui, au niveau de l’alimentation ou de la nutrithérapie, pourrait être détourné au profit de la cellule cancéreuse.
- Dans le cas des cancers hormono-dépendants, nous pouvons compléter les prescriptions de l’oncologue sans les gêner sur cet enjeu de l’aromatisation des androgènes. Cela concerne les années qui suivent la fin de la chimiothérapie. Parfois d’ailleurs, les consultants refusent ou interrompent ces traitements.
- Nous devrons aussi leur montrer l’intérêt qu’il y a à intégrer une approche émotionnelle, qui fait parfois l’objet d’un déni initial. Personnellement, cela ne fait pas partie de mes spécialités mais je renvoie fréquemment les consultants vers des thérapeutes spécialisés.
Notre parcours de conseil aura donc une forme pyramidale, depuis un socle très organique, lesté par des traitements lourds, en remontant jusqu’à des causes épigénétiques puis émotionnelles.
Article rédigé par Laurent ROCHE, Naturopathe, iridologue, aromathérapeute, conférencier, praticien du bilan Protéomis (bilan de biologie prédictive), prise en charge des maladies vectorielles à tiques et chroniques, études en cancérologie et oncologie intégrative avec le Dr JL Mouysset.
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