Dans cet article nous allons traiter des ballonnements. Fléau odorant ou inodore, discret ou bruyant, tout le monde y a déjà été confronté ou le sera dans sa vie.
Revoyons tout d’abord ce qu’il se passe lorsque nous avons des ballonnements pour ensuite trouver ce que nous pouvons faire naturellement.
Ballonnements, qu’est-ce ?
Les ballonnements sont une distension de l'abdomen, par suite du développement de gaz dans l’estomac et/ou l’intestin. Ils sont donc la conséquence d’une mauvaise digestion initialement et parfois d’une hyper-perméabilité intestinale dans un second temps.
Quelles sont les causes ?
Les causes sont chères aux naturopathes. En connaissant les causes, cela permet d’orienter les conseils et les solutions. Nous allons donc aborder des causes en lien avec l’estomac puis celles concernant l’intestin.
Parmi les causes des ballonnements dans l’estomac, nous retrouvons 4 catégories :
- Une mauvaise mastication
- Un ou des repas pris trop rapidement ou dont la composition n’est pas adaptée à votre capacité digestive
- Un manque d’acidité dans l’estomac liée à une hypochlorydrie fonctionnelle ou causée par la prise de médicaments inhibant l’acidité de l’estomac
- Les causes émotionnelles :
- La prise d’un ou plusieurs repas dans un contexte anxiogène
- Un choc émotionnel ou un stress de fond induisant un hypofonctionnement de l’estomac parce que la situation « nous reste sur l’estomac », parce que « l’on arrive pas à digérer »
Parmi les causes des ballonnements intestinaux, nous retrouvons 5 catégories :
- L’ensemble des causes précèdent citées. En effet si la digestion ne se fait pas correctement dans l’estomac alors le bol alimentaire n’aura pas la consistance, le pH et le taux de dégradation optimal une fois arrivée dans l’intestin et les ballonnements y seront favorisés.
- A ceci, s’ajoute :
- Une flore intestinale (microbiote) déséquilibrée
- Une altération du mucus
- Une hyper-perméabilité sous-jacente avec ou sans intolérances alimentaires
- Une digestion continue alors que l’intestin devrait avoir des temps de repos
Sphère émotionnelle, que faire concrètement ?
Nous aborderons tout d’abord l’aspect émotionnel avant d’aborder l’aspect physique.
Chaque émotion impacte le fonctionnement du système nerveux. Si le cerveau détecte un danger alors il mettra en place l’un des mécanismes de réaction face au stress (la fuite, le combat ou le figement). Lorsqu’un danger est détecté, le but de l’organisme est la survie. La digestion n’est plus un paramètre essentiel. C’est pourquoi les processus digestifs sont ralentis voire arrêtés.
C’est ce qui explique les problématiques digestives lors d’un stress ponctuel et intense ou bien lors d’un stress modéré et long.
Si nous revenons à nos repas, tout d’abord, étudiez le contexte dans lequel vous prenez les repas. Est-il idéal ou pouvez-vous l’améliorer ? Que pouvez-vous changer pour vous sentir mieux, moins stressé ?
Il suffit parfois de petites modifications telles que manger à une heure différente ou différemment.
Lorsque les contraintes sont importantes lors du déjeuner, il est possible de manger moins en ajustant dans l’après-midi une collation composée, par exemples, de fruits et d’oléagineux. Je me souviens d’une personne qui préférait prendre le temps de marcher pour évacuer les tensions et bouger plutôt que consacrer sa pause déjeuner à manger. Elle avait opté pour des légumes et un peu de pain sous forme de tartine ou sandwich le midi qu’elle mangeait en 10 minutes. A la sortie du travail, elle prenait des fruits et/ou des graines afin d’équilibrer sa ration alimentaire. Bien entendu, le soir, elle mangeait, un repas plus copieux en famille.
Il y a une deuxième facette émotionnelle à étudier. Comment vous sentez-vous actuellement ? Sur une échelle de 1 à 10, quel est votre niveau de stress ? Et quel est votre niveau de joie au quotidien ? Comme l’écrit Jacques Salomé dans le livre Aimer et se le dire, « le corps parle chaque fois qu'un désir ou une absence de désir n'a pas pu s'énoncer ou se faire entendre clairement ».
Une problématique d’estomac peut faire écho avec une difficulté à "digérer" nos idées, nos sentiments ou nos émotions. Elle peut aussi représenter notre difficulté d’acceptation et d'adaptation face aux nouvelles situations.
L’intestin quant à lui permet d’assimiler puis d’éliminer ce qui doit être rejeté. Il représente donc notre capacité à retenir et à laisser aller nos croyances, nos peurs, nos appréhensions.
Ces lectures symboliques ne sont pas des vérités absolues. Ce sont des pistes de réflexion. Peut-être feront-elles écho à une situation que vous vivez ou peut être pas. Lorsque vous lisez ces symboliques, si cela vous fait penser à quelques chose alors cela indique que vous avez trouvé un fil pour démêler une partie de votre pelote émotionnelle. Si cela vous laisse indifférent, d’autres pistes émotionnelles sont à étudier.
Remédier aux causes physiques ?
Physiquement, nous pouvons aider l’estomac en allégeant la digestion. Par exemple, en augmentant la portion de légume (au moins 3/4 de votre repas). Vous pouvez aussi mettre votre dessert en guise de collation. Pensez à mâcher au moins 20 fois chaque bouchée afin de bien attendrir les fibres que vous consommez.
Ces conseils d’apparence simples pourraient vous permettre d’évincer les ballonnements dans l’estomac, une partie de ceux dans l’intestin et vous permettrait d’alterner des temps de digestion et des temps de repos digestif.
Ensuite, sachez que les médicaments tels que le losec, l'ésoméprazole (Nexium), l’omeprazol ou le lansoprazole (Prevacid) limitent la sécrétion d’acidité par l’estomac et contrarient donc la digestion des protéines. Si vous en prenez, voyez avec votre médecin la meilleure façon de faire pour limiter les effets secondaires. Seul lui est habilité à vous conseiller !
Du côté intestinal, les ballonnements sont souvent provoqués par une modification du microbiote.
Ces modifications peuvent être la conséquence de votre alimentation et la prise d’antibiotiques
Plus votre alimentation sera riche en fruits et légumes, plus votre microbiote sera varié et sain. Chaque prise d’antibiotique réduit la quantité et la diversité de votre microbiote. Il sera donc intéressant de faire des cures pour le stimuler.
Lorsque les changements alimentaires sont insuffisants pour évincer les ballonnements alors il est nécessaire d’agir sur le microbiote.
Le microbiote est comme un jardin. Il contient plus de 600 plantes (bactéries) différentes. Parfois, certaines prennent le contrôle en se sur-développant.
La prise en charge se fait donne deux temps. Tout d’abord, il est est nécessaire de « désherber » donc d’éliminer une partie des bactéries pour réensemencer par la suite. L’extrait de pépin de pamplemousse ou l’utilisation des huiles essentielles sont remarquables. Selon les produits, je propose des cure d’une durée de 10 à 15 jours. Dans la majorité des cas, c’est suffisant.
Ensuite il faut réencemencer. Il y a deux choix. Certains optent pour le kombucha ou encore le kéfir à raison d’un verre par jour pendant 1 à 3 mois.
Il est possible de re-constituer une barrière intestinale correcte avec des compléments alimentaires qui combineront à la fois des plantes anti-inflammatoires, des anti-oxydants, des vitamines et des bactéries (probiotiques). La durée est de 2 mois.
Après ces deux phases de cure, il est temps de faire le bilan de l’évolution. Dans la majorité des cas, c’est suffisant. Pour celles et ceux chez qui le dérèglements est plus important, ces deux mois seront insuffisant. Il sera nécessaire de soutenir plus longtemps d’intestin ainsi que l’ensemble de l’hygiène de vie.
En conclusion,
la réduction des ballonnements passe par une réflexion et un déblocage émotionnel pour que votre système digestif ait la possibilité de fonctionner correctement. Il est donc essentiel de réfléchir aux actions que vous pouvez mettre en place pour être plus serein, modifier votre agenda et améliorer votre confort alimentaire et digestif.
Si la réforme alimentaire n’est pas suffisante pour les évincer durablement, il sera opportun d’effectuer une phase de nettoyage intestinal suivie d’une phase de réensemencement. La deuxième phase peut être complétée par des plantes anti-inflammatoires, des anti-oxydants et des vitamines. Cette phase peut être suivie par un naturopathe qui vous donnera des conseils précis et adaptés à votre morphologie et à vos objectifs santé.
Bonne digestion,
Justine Noizet, Experte en ingénierie des biotechnologies, Praticienne naturopathe, Formée à la biosynergie médicale avec le Docteur Bernard Lambert, Formée à l'Éducation thérapeutique du patient (ETP) par la Haute Autorité de la Santé, Praticienne en Communication Non Violente (CNV), Programmation Neuro Linguistique (PNL) et Accompagnement à la Libération des Perturbations Emotionnelles (ALPE) et formatrice à l'IFSH.
Pour approfondir le sujet, inscrivez-vous à notre spécialisation numérique "La prise en charge des troubles digestifs par le Praticien Naturopathe" avec Justine Noizet en cliquant ici.