Cet article présentera les dernières données concernant le rôle des bactéries du microbiote sur notre système immunitaire. Globalement, le microbiote a un rôle essentiel dans l’immunité de l’hôte car il induit une résistance à la colonisation, il module les interactions avec les microbes, il stimule le système immunitaire de l’hôte et participe à l’intégrité de la barrière épithéliale intestinale.
Le microbiote est un ensemble de micro-organismes. Il est donc composé de bactéries, virus et champignons. Ces micro-organismes sont non pathogènes dans la mesure où leur nombre est controlé. Le rôle de ce microbiote s’éclaircit au fur et à mesure des études. Actuellement les bénéfices des bactéries du microbiote sont sur le devant de la scène. A contrario nous ne possédons que peu d’information sur les potentiels bénéfices des virus.
Les différentes zones du corps présentent des différences dans les compositions des microbiotes. Il existe ainsi des microbiotes spécifiques : buccal, intestinal, vaginal, pulmonaire, etc. Il existe donc autant de microbiotes que d’êtres humains. Nous sommes donc encore loin de tout connaître bien que les recherches aient énormément avancées.
Composition du microbiote :
Le microbiote est unique d’un point de vue qualitatif et quantitatif. L’INSERM a recensé 160 espèces bactériennes chez un individu sain. Seule la moitié est communément partagée d’un individu à l’autre. L’hypothèse est qu’il existerait un socle de 15 à 20 espèces présentes chez tous les êtres humains. Ces espèces seraient en charge des fonctions essentielles du microbiote.
Action immunitaire du microbiote :
Notre tube digestif héberge environ 1013 micro-organismes, ce qui représente 10 000 à 10 millions de bactéries par mL. Le tube digestif ne possède donc pas d’espace vide de micro-organisme. De part leur présence, les micro-organismes représentent une barrière physique contre l’implantation ou le sur-développement de micro-organismes pathogènes. En effet, pour qu’un autre micro-organisme s’implante, un autre devrait mourir. Ce phénomène s’appelle la résistance à la colonisation. Il est d’autant plus efficace que le microbiote est diversifié. C’est pourquoi il est intéressant, après une antibiothérapie, d’apporter des probiotiques afin de repeupler notre flore intestinale, surtout si l’antibiothérapie a été longue.
Le microbiote participe aussi à l’activation de lymphocytes. Les lymphocytes sont des cellules immunitaires dont le rôle est double : coordiner de la réponse immunitaire et détruire les pathogènes. En stimulant les lymphocytes, le microbiote contribue activement à l’immunité.
De plus le microbiote contribue au développement d’autres cellules immunitaires (Th1, Th17). Ces cellules permettent de recruter d’autres cellules immunitaires, de produire des anticorps et d’augmenter l’inflammation afin de stimuler la réponse immunitaire.
Le microbiote contribue aussi au développement des cellules immunitaires qui réduisent l’inflammation après une infection. Ainsi un déséquilibre du microbiote aura un impact sur l’inflammation digestive.
Enfin, le microbiote contribue à la production d’autres molécules et de mucus qui renforce la qualité de la barrière intestinale.
Concrètement, que faire ? S’il y a eu une antibiothérapie récemment, il serait intéressant d’apporter des probiotiques afin de repeupler la flore intestinale qui a été décimée à juste titre. De nombreux complexes de qualité existent pour une cure d’une durée de 30 à 45 jours selon les complexes.
Il sera impératif de vérifier aussi le niveau inflammatoire car la présence d’une inflammation de bas-grade a des effets délétères sur le microbiote, tout autant que le stress.
Au quotidien, une alimentation variée et riche fibre est suffisante. Manger des légumes variés aux deux repas principaux et d’apporter des fruits au goûter par exemple ou au petit-déjeuner est la base pour un microbiote optimal. Les légumes facto-fermenté sont une source intéressante de légumes crus et digestes ayant des bénéfices non négligeables sur le microbiote.
Le microbiote est donc une entité à part entière dans notre immunité. Il y contribue de différentes manières : de part sa diversité, sa présence, les molécules qu’il sécrète… Il a un effet barrière et module la toxicité des pathogènes.
Pour améliorer la qualité de notre microbiote, il est intéressant d’avoir une alimentation variée, de saison et biologique. Riche et légumes et en fruits, le microbiote se développera grâce aux fibres insolubles et non digérées par l’intestin grêle. Dans certains cas ou certaines pathologiques, le complément alimentaire peut être un allié transitoire pour rétablir son équilibre.
Justine Noizet, Experte en ingénierie des biotechnologies, Praticienne naturopathe, Formée à la biosynergie médicale avec le Docteur Bernard Lambert, Formée à l'Éducation thérapeutique du patient (ETP) par la Haute Autorité de la Santé, Praticienne en Communication Non Violente (CNV), Programmation Neuro Linguistique (PNL) et Accompagnement à la Libération des Perturbations Emotionnelles (ALPE) et formatrice à l'IFSH.
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