La Santé peut-elle se comprendre comme « la vie dans le silence des organes » selon la formule employée par le chirurgien René Leriche en 1936 ?
Se limite-t-elle à l'absence de symptômes ou de maladie ? Une personne sans symptôme est-elle forcément en bonne santé ? Alors, comment pourrions -nous définir la santé ?
Est-ce une absence de :
- maladie ?
- plaintes ?
- malaise ?
- fatigue ? …
ou plutôt
- un équilibre, une plénitude des fonctions :
- biologiques ,
- physiques,
- émotionnelles,
- psychiques,
- intellectuelles,
- spirituelles, dans le sens d'une démarche et d'expérience spirituelle ?
Que dit l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) :
« La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. »
La santé serait-elle plutôt un équilibre, un épanouissement entre les 3 dimensions fonctionnelles de l'Etre ?
Cette tripartition de l'individu intégrant les dimensions matérielles et spirituelles de l'être humain se retrouve dans toutes les traditions qu'elles soient sémitique, indo-européenne, chinoise, indienne… Cette tripartition n'est la propriété d'aucune tradition, d'aucune religion, d'aucune époque, d'aucune civilisation, d'aucun auteur. C'est rappelle Michel Fromaget, « une donnée humaine fondamentale. »
L'être humain ne s'épanouit que dans ses trois dimensions qui sont pour Steiner *:
- le système ou pôle neurosensoriel, siège de l'activité sensorielle et de la pensée. Anatomiquement, nous avons la tête et le cerveau et symboliquement, la métaphysique, la communication non verbale, le vécu, le silence là où les choses sont inexplicables mais plutôt expérimentées et vécues.
- le système rythmique, siège des fonctions cardio-respiratoires. C'est à la fois la circulation, la respiration, l'émotionnel, la communication symbolique, le sacré.
- le système métabolique, siège du mouvement, de la locomotion, de l'abdomen, qui correspond à l'organique, le biologique, l'espace, les sens, les instincts, la matière, le monde matériel, la communication verbale, le profane, là où notre société vit actuellement.
La santé pourrait être définie comme un équilibre entre ces trois niveaux, la maladie résultant d'une rupture d'équilibre de ces mêmes niveaux. Cette vision de la santé dépasse le modèle dit médical, qui se définit uniquement en opposition à la maladie, c'est à dire un problème organique diagnostiqué et traité par des médecins.
Pour la naturopathie, Santé et Maladie sont étroitement liées, la maladie étant une conséquence presque inévitable de la vie. Il est certain que les naturopathes insisteront sur la fonction positive qu'elle remplit bien souvent. Ainsi les manifestations aiguës sont des signes positifs d'une réponse vitale et il n'y a rien d'inquiétant. Dans ce cas, peut-on vraiment « parler » de maladie ou du « mal a dit » ? L’interprétation des critères de diagnostic diffère de celle de la médecine allopathique
Le terme « santé » prend un sens différent suivant l’approche, médicale ou naturopathique, la première intervenant dans l’urgence, la seconde dans la prévention.
*scientifique et philosophe autrichien (1861-1925)
Patrice PONZO ND, HP, Ir
Directeur de l’IFSH